Espèces nicheuses

 

Blongios nain (Ixobrychus minutus)

Ce petit héron migrateur, provenant d’Afrique de l’Est, est une espèce qui recherche pour nidifier des roselières ou des ripisylves relativement denses en bordure de cours d’eau ou d’étangs. On recense moins de 250 couples en France. Les effectifs de cette espèce ayant diminué de plus de 50% depuis les années 1970, cette espèce est considérée en danger en France et vulnérable au niveau européen. Extrêmement discrète, elle est rare sur le site. Quelques individus ont été observés à plusieurs reprises au cours de ces dix dernières  années autour des sablières de « La Sangle » où il est suspecté d’y nicher, site sur lequel déjà d’autres ardéidés se reproduisent.

Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax)

Ce petit héron est une espèce migratrice qui arrive en mars-avril sur ses sites de nidification. C’est une espèce considérée en déclin en Europe mais dont les effectifs français sont en augmentation  depuis 1970. Le Bihoreau gris utilise les mêmes types de milieux que le blongios où il évolue essentiellement au crépuscule. Plusieurs couples (2 à 3) sont nicheurs sur le site, mais de façon irrégulière. Ils s’installent alors en compagnie des autres espèces de hérons.

Le Bihoreau gris, petit héron nocturne et discret (P. Jourde)

 

 

 

 

 

 

Milan noir (Milvus migrans)

Ce rapace migrateur est observé régulièrement sur l'ensemble de la vallée de la Charente de mars à août. Il se reproduit dans les boisements de la zone Natura 2000. On considère que la population nicheuse du site est constituée de 7 à 10 couples. Commun dans tout le département, ce rapace a un comportement charognard (poissons morts, charognes).

 

Le Milan noir (N. Issa)

 

 

 

 

 

Busard cendré (Circus pygargus)

Ce grand migrateur arrive fin avril en Charente pour s'y reproduire. Il niche dans les zones de landes mais exploite aussi les zones de prairies et de cultures du site. Les effectifs de cette espèce sont en déclin au niveau national et mondial. Quelques couples nichent sur le site (entre 1 et 3 selon les années), mais la plupart des observations concerne des individus en chasse.

 

Le Busard cendré (Fabrice Cahez) 

 

 

 

 

 

Bondrée apivore (Pernis apivorus)

Autre rapace migrateur, arrivant au mois de mai, la bondrée se nourrit principalement d'hyménoptères et d'essaims de guêpes ou d'abeilles qu'elle recherche dans les zones boisées. Souvent confondue avec la Buse variable, elle est cependant observée régulièrement au niveau des boisements de la zone d'étude. 1 à 2 couples se reproduisent sur le site.

 

La Bondré apivore, inconfondable grâce à son oeil jaune (P. Jourde)

 

 

 

 

 

 

Râle des genêts (Crex crex)

Le Râle des genêts (Jean-Luc Pinaud)

Le Râle des genêts migre en automne pour hiverner en Afrique subsaharienne. Il revient dès le mois d'avril sur ses sites de reproduction qui couvrent la majeure partie de l'Europe septentrionale et centrale.

C'est une espèce aux mœurs nocturnes, difficile à observer et ayant des exigences écologiques particulières (espèce inféodée aux prairies de fauche inondables). La principale cause de régression du Râle des genêts est due en grande partie à la disparition des habitats favorables sur les sites de nidification. L'avancement de la période de fauche des foins et des fourrages ainsi que le retournement des prairies au profit du maïs, ont également participé à sa régression.

Le déclin constaté au niveau national est encore plus important en Poitou-Charentes. En 2006, la vallée de la Charente ne comptait pas plus de 29 mâles chanteurs, essentiellement répartis en aval de Cognac.

La survie du Râle des genêts dépend des mesures de gestion appliquées sur les quelques sites où il se reproduit encore. Les mesures agri-environnementales doivent se généraliser et mieux prendre en compte la biologie  du Râle des genêts, afin d’assurer le maintien d’une population nicheuse en val de Charente.  Le seul maintien des prairies alluviales n’est peut-être plus suffisant, il faut  mettre en place des mesures d’urgence et incitatives.
 
Au niveau de la vallée de la Charente, les sites favorables au cantonnement des Râles de genêts sont caractérisés par :

  • Des fonds de vallée à paysage ouvert avec des ensembles supérieur à 20-30 ha, comportant une part importante de prairies (dont une part élevée de prairies de fauche). Le mitage ou la fermeture du milieu est un facteur défavorable à l'installation du Râle des genêts
  • Des ensembles herbacés suffisamment vastes d'un seul tenant (disponibilité alimentaire,
    délimitation et défense de territoire, site de reproduction)  L'habitat de prédilection du
    Râle des genêts reste la prairie alluviale de fauche, temporairement inondée. Il peut également utiliser des prairies plus hygrophiles et des prairies pâturées (selon la fréquence et la période du pâturage).

 

Engoulevent d'Europe (Caprimulgus caprimulgus)

Espèce migratrice aux mœurs crépusculaires, l'engoulevent est un visiteur d'été qui possède un chant caractéristique permettant de le repérer facilement. Il fréquente les boisements clairs, les clairières, les landes sèches arborées et les coupes. Sur ce site, il a été contacté autour des boisements de Luxé, Villorioux, Frênaie et Goué. On note donc la présence d’un minimum de 3 mâles chanteurs sur le site en période de reproduction.