Pourquoi la migration ?
Les oiseaux ont besoin d'une nourriture abondante toute l'année, car ils n'hibernent pas. On pense qu'à la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 10.000 ans, de nombreuses espèces tropicales ont étendu leur aire de nidification vers le nord, au fur et à mesure du réchauffement, mais ont conservé la faculté de regagner les régions les plus chaudes lorsque la nourriture vient à manquer en automne.
La Charente se trouve au centre d'un couloir migratoire important. Les migrations prénuptiales (février à fin mai) sont très marquée, d'autant plus que l'orientation de la vallée coïncide avec ce couloir migratoire.
Grèbe esclavon (Podiceps auritus): A007
C’est une espèce migratrice qui hiverne sur les côtes de l’Atlantique. Elle est occasionnellement observée à l’intérieur des terres lors d’hivers rigoureux. Sur le site, 1 individu a séjourné quelques temps sur la Charente et le plan d’eau de Saint-Yrieix en 1987 et un autre en 1991.
Grande aigrette (Egretta alba): A027
Cet oiseau de grande taille, de la famille des hérons, est un migrateur partiel.
Les populations sont en expansion actuellement en France (Brenne, Brière…).
Depuis quelques années, plusieurs individus (<10) sont observés annuellement en Charente.
Sur le Val de Charente, il reste néanmoins une espèce occasionnelle.
Grande aigrette (Jean-Louis Le Moigne)
Héron pourpré (Ardea purpurea) : A029
C’est un héron migrateur dont l’effectif nicheur en France et en Europe est en déclin depuis plus de 30 ans. Au cours des 10 dernières années, 1 à 3 individus de cet oiseau discret ont été observés irrégulièrement sur le site, essentiellement lors des migrations de printemps.
Aucun cas de reproduction de l’espèce n’a été constaté sur le Val de Charente.
Héron pourpré (Vincent Delecour)
Cigogne blanche (Ciconia ciconia): A031
Entre 1 et 10 individus de Cigogne blanche sont régulièrement observés sur le Val de Charente, essentiellement au printemps lors du passage migratoire et en fin d’été lors de la dispersion des jeunes provenant de la façade atlantique.
Cigogne blanche (N. Issa)
Cigogne noire (Ciconia nigra) : A195
Beaucoup plus rare que la précédente, quelques individus sont observés occasionnellement en fin d’été lors de la migration post-nuptiale.
Milan royal (Milvus milvus) : A074
Ce rapace est un migrateur strict en Charente, où il est observé de façon régulière sur le Val de Charente chaque année lors des deux passages migratoires (entre 1 et 10 individus).
Busard des roseaux (Circus aeroginosus): A081
Le plus grand des busards recherche surtout des zones humides. Il fréquente essentiellement les marais littoraux et également des zones marécageuses à l’intérieur des terres. Sur le site, cet oiseau farouche est vu occasionnellement en chasse, à la recherche de charognes qu’il affectionne.
Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) : A094
C'est un grand rapace migrateur qui niche en Ecosse, Scandinavie et aussi en France pour quelques couples (< 50). Il hiverne au sud du Sahara. C’est lors des passages migratoires que ce rapace est observé régulièrement dans notre département, essentiellement sur le Val de Charente qu’il emprunte comme axe de migration. Un à trois individus sont observés chaque printemps. Le régime alimentaire de cet oiseau est très particulier puisqu’il est constitué à 90% de poissons qu’il pêche dans les rivières ou plans d’eau.
Balbuzzard pêcheur (N. Issa)
Grue cendrée (Grus grus) : A127
La Grue cendrée niche dans les pays nordiques et elle hiverne essentiellement en Espagne. Lors des migrations, elle emprunte un couloir migratoire très étroit (moins de 100 km). Ainsi, chaque année, des milliers de grues survolent les méandres du fleuve. Les haltes migratoires sont plus occasionnelles (3 individus sont restés quelques jours ce printemps à Genac (La Fagnouse).
Avocette élégante (Recurvirostra avocetta): A132
L’avocette présente en France une distribution localisée en période de reproduction (littoral) avec un effectif en progression. En Charente, c’est uniquement lors du passage migratoire que quelques individus sont observés de façon irrégulière.
Avocette élégante (N. Issa)
Echasse blanche (Himantopus himantopus) : A131
C’est une espèce qui fréquente les marais saumâtres ou doux peu profonds dotés de vasières. Elle est observée sur des zones inondables du site de façon irrégulière lors des migrations.
Pluvier doré (Pluvialis apricaria) : A140
Le Pluvier doré niche dans les toundras arctiques et les prairies du nord de l’Europe. Il hiverne au sud de l’Europe où on le retrouve souvent associé au Vanneau huppé dans les zones de plaines. Sur le site, l’hivernage de cette espèce est fortement conditionné par les conditions climatiques. Il est essentiellement observé sur les zones labourées du site.
Combattant varié (Philomachus pugnax) : A151
C'est une espèce paléarctique nichant principalement en Europe du nord. Nicheur marginal en France, le Combattant varié est surtout observé en période de migration dans les zones humides où il opère des haltes migratoires. Sur la Val de Charente, cette espèce est observée régulièrement au printemps au niveau des zones inondables (prairie de Gagne-Vin, et Frênaie).
Sterne pierrgarin (Sterna hirundo) : A195
Cette sterne hiverne le long des côtes occidentales de l'Afrique et revient dès le mois d'avril sur ses sites de reproduction. En France, elle s'installe en colonies sur les rivages de l'Atlantique, de la Méditerranée et le long des grandes vallées fluviales. La Sterne pierregarin ne se reproduit pas sur le Val de Charente, elle y est seulement observée pratiquement chaque année lors des passages migratoires.
Sterne pierregarin (N. Issa)
Guifette noire (Chlidonias niger) : A197
Espèce considérée comme en déclin au niveau européen, elle hiverne dans le Golfe de Guinée et revient sur ses sites de nidification (Europe) en avril. En France, les colonies de nidification sont cantonnées sur les grands marais de la façade atlantique. Elles concernent moins de 250 couples. L'espèce est en régression en raison de la disparition des zones humides ou de leur gestion inadaptée à ses exigences écologiques. La Guifette noire est observée uniquement lors des migrations sur le Val de Charente.
Guifette noire (Vincent Delecour)
Guifette moustac (Chlidonias hibridus) : A196
Cette guifette est liée aux eaux douces peu profondes et riches en végétation immergée. En France, elle occupe les régions d'étangs (Brenne, Brière…). La population des effectifs nicheurs est fluctuante et dépend des conditions climatiques sévissant sur les zones de reproduction. Les quartiers d'hiver des Guifettes moustacs de l'Europe occidentale sont situés dans les zones tropicales de l'Afrique de l'Ouest. Chaque année, quelques individus sont observés en migration sur le site.
Guifette moustac (N. Issa)
Gorgebleue à miroir (Luscinia hibridus) : A272
Nicheur et migrateur peu commun en France, cet oiseau fréquente les zones humides avec buissons bas et vasières. Il se reproduit sur les bordures des prairies humides côtières, les roselières et les bords de canaux. La zone d'hivernage de l'espèce correspond à l'Afrique du nord et surtout aux grands bassins fluviaux d'Afrique tropicale de l'Ouest. Sur ce site, cette espèce est occasionnelle. Elle a été seulement observée lors du passage migratoire prénuptial.
Hibou des marais (Asio flammeus): A222
Originaire d'Europe du nord, ce rapace nocturne est un nicheur irrégulier en France, ainsi qu'en Poitou-Charentes. Il affectionne les milieux ouverts (marais, prairies humides, plaines cultivées..). Il est observé occasionnellement sur la vallée de la Charente, notamment les années de pullulation de campagnols.
Hibou des marais (Mathieu Vaslin)
Aigle botté (Hieraaetus pennatus) : A092
Migrateur transsaharien l'Aigle botté est un rapace très discret, inféodé aux boisements ouverts. Ce rapace ne niche pas a priori en Charente. C'est une espèce observée occasionnellement en période de migration.
Butor étoilé ( Botaurus stellaris) : A021
C'est une espèce inféodée aux zones de marais, avec d'importantes roselières. Le butor a connu un fort déclin en Europe depuis 1955, et les effectifs français ont chuté de plus de 40%. C'était autrefois une espèce nicheuse en Charente, aujourd'hui c'est une espèce rare pour notre département, observée uniquement en migration.
Butor étoilé (Julien Vèque)
Faucon pélerin (Falco peregrinus) : A103
C'est un rapace inféodé aux sites rupestres pour sa reproduction. Quelques couples ont nichés en Charente jusque dans les années 1970. Mais aujourd'hui la majeure partie des observations réalisées en Charente correspond à un phénomène de dispersion des jeunes oiseaux du centre ouest de la France, ou d'oiseaux non reproducteurs (immatures).
Chevalier sylvain (Tringa glareola) : A166
Cette espèce est uniquement observée de façon plus ou moins régulière lors des passages migratoires au niveau des zones inondables qu'il fréquente pour se nourrir.
Chevalier sylvain (N. Issa)