L’édition 2016 de la désormais traditionnelle sortie nature de « Charente Amont » a eu lieu ! Et cette année, les canoës furent de sortie. Rétrospective sur ce que vous auriez pu voir, et que vous ne manquerez pas d’aller observer sur les bords de Charente.
La toute nouvelle base de Canoë Kayak de Vindelle a permis à une vingtaine de participants d’embarquer sur des canoës trois places, manœuvrables par de parfaits débutants. Accompagnés par Alexandre DUTREY (Charente Nature), et Guillaume PLANCHE (animateur Natura 2000, LPO), nous sommes partis pour 3 heures de navigation sur les bras calmes de la Charente, de Marsac à Vindelle… Et le voyage fut ponctué de nombreuses rencontres !
Les libellules nous ont fait l’honneur d’une escorte chatoyante, traces vertes ou bleues, tout du long de notre parcours. Parmi elles, les Agrions étaient sans doute les plus présents. Nous avons également observé de nombreux Calopteryx, et nous fûmes surpris par le nombre de Cordulies à corps fin, espèce inscrite à l’annexe II de la Directive Habitat ayant participé au classement du site Natura 2000. Mais la plus impressionnante de ces libellules demeure l’Anax Empereur, espèce d’environ 8 centimètres de long, géant parmi ses congénères. Il vous faudra être bien rapide si vous voulez l’attraper et l’observer de près dans vos filets à insectes (avant de lui rendre sa liberté, bien sûr) !
En vous penchant légèrement par-dessus la végétation aquatique, en prenant garde à ne pas chavirer, vous pourrez tenter de débusquer un jeune brochet camouflé entre quelques herbes. Confiant dans son camouflage, celui-ci ne prendra la fuite que si vous provoquez trop de remous ! Bien d’autres poissons habitent ces eaux, chaque milieu aquatique permettant plus facilement d’observer telle ou telle espèce.
Certains secteurs de la Charente sont toutefois vides de vie aquatique, faute de lumière et d’oxygène. Les différentes espèces de Jussies, toutes exotiques et envahissantes, colonisent la surface des cours d’eau (ainsi que les bords des berges !) de manière alarmante. Lorsqu’elles couvrent des surfaces importantes sur les eaux, elles privent l’eau de l’oxygène et de la lumière nécessaire à la vie pour s’y développer. Pour empêcher sa propagation, une simple précaution : prendre garde à ne pas arracher la moindre feuille ou tige de la plante, notamment avec la pagaie du canoë, car celle-ci est capable de repousser plus loin à partir du plus petit morceau d’elle-même. Des campagnes d’arrachage manuel sont conduites annuellement par des professionnels.
Quel était ce bruit perçant, suivi d’une flèche blanche, nous précédant au-dessus de la Charente ? Un Chevalier guignette, annonçant notre arrivée avec son cri d’alarme. Ceci ne nous empêche pas de croiser la route de plusieurs Hérons cendrés qui se laissent observer, et même d’un Martin Pêcheur qui se cache bien vite. Nous entendons également le Pic Vert et son rire caractéristique, ainsi que la Fauvette à tête noire ou encore la Tourterelle des bois, qui nichent dans les boisements riverains.
La découverte d’un milieu naturel en canoë permet d’entrer en douceur dans l’intimité des animaux, qui ne sont pas habitués par cette approche et se laissent plus facilement observer. Au contact des milieux naturels et des espèces, on comprend pourquoi le site est désigné zone Natura 2000. C’est ensuite la mission de chacun de s’engager à sa mesure pour protéger la biodiversité qu’il recèle.
Anatole Maréchal, Volontaire en Service Civique à la LPO.
Pour en savoir plus : site internet de Vindelle Canoë-Kayak